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Bienvenu dans mon univers... NIRVANA

VIP-Blog de univers-nirvana
  • 55 articles publiés
  • 17 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 13/08/2006 16:49
    Modifié : 20/02/2007 09:52

    Fille (15 ans)
    Origine : Planete Nirvana
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    [ News ] [ Albums ] [ Chansons ] [ Membres ] [ Suicide ] [ Kurt ] [ Interviews ]

    CHAPITRE 3

    21/08/2006 08:56

    CHAPITRE 3



    EN LIGNE :
    TOM GRANT, DÉTECTIVE PRIVÉ

    De retour à Seattle, mercredi 13 avril 1994

    J'ai rencontré Rosemary Carroll, avocate, dans son bureau de Hollywood. Elle soupçonne Courtney d'avoir trempé dans la mort de Kurt, et trouve bizarre qu'elle ne veuille montrer à personne la prétendue lettre de suicide.
    Nous nous sommes mis d'accord : il vaut mieux pour moi que je retourne à Seattle poursuivre mon enquête.

    Jeudi 14 avril 1994

    Je me rends à la maison de Lake Washington. Courtney est assise devant la table de la salle à manger. Tandis que je m'avance pour m'asseoir, elle dit, "Je crois que je tiens le bon détective, cette fois-ci.". Le compliment est joli, mais il tombe à plat.
    Après que nous avons échangé quelques banalités, Courtney se lève pour aller chercher des cigarettes. Une femme s'approche de moi. Elle porte un tee-shirt noir, où est imprimé : "Grunge is Dead". Je suppose qu'elle est apparentée à Kurt, une soeur, ou peut-être une cousine. Elle se tient debout devant moi et me demande :
    - C'est vous, le détective ?
    J'acquiesce, et elle poursuit :
    - Que pensez-vous de tout ça ?
    Ne sachant pas qui elle est, je réplique simplement :
    - Je ne sais pas. À votre avis ?
    Elle répond en se présentant :
    - Je suis la maman de Kurt, Wendy. Je n'en sais rien. Quelque chose ne tourne pas rond. Pourquoi Dylan n'a-t-il pas jeté un coup d'oeil dans la serre ?
    Je dis à Wendy que j'aimerais bien m'asseoir en face d'elle pour discuter, dans quelques jours. Elle accepte et me dit qu'elle aussi souhaiterait me parler.
    Je remarque que Courtney nous observe par-dessus l'épaule de Wendy. Notre conversation semble l'inquiéter. Lorsqu'elle revient vers nous, Wendy s'écarte. Courtney prend Wendy dans ses bras et l'embrasse. Puis je vois Courtney murmurer quelques mots à l'oreille de Wendy. Le reste du temps que je passerai dans la maison, Wendy se montrera froide et distante.

    Je n'ai qu'une idée en tête : il me faut voir la fameuse lettre. Je suis Courtney à l'étage. Nous nous asseyons sur le lit pour discuter. Puisqu'elle ne laisse ni ses amis proches, ni son avocat s'approcher de la lettre de suicide, il faut que je trouve un moyen de me procurer ce texte pour l'examiner.
    - Je vous ai entendu lire la lettre à la télévision l'autre jour, lui dis-je. J'ai été troublé par quelque chose. On aurait cru que la lettre disait "Je suis allongé sur le lit..." Si Kurt était bien couché sur le lit en rédigeant cette lettre, pourquoi le lit était-il bien fait lorsque je suis venu ici l'autre soir ? On n'aurait pas dit que que quelqu'un s'était allongé dessus...
    - Non Tom, c'est moi qui étais couchée sur le lit, dit Courtney. C'est moi qui étais dessus en enregistrant la lettre pour les fans de Kurt.
    - Êtes-vous sûr que c'est bien vrai, c'est vous qui avez dit ça ? lui demandai-je. J'ai eu comme l'impression que c'est Kurt qui disait qu'il était couché.
    - Mais non, je vais vous montrer, dit-elle en tirant une feuille pliée dissimulée sous un oreiller.
    Courtney me tend enfin la lettre en précisant :
    - Ce n'est qu'une copie. La police a conservé l'original.
    J'étudie la note, en faisant semblant de chercher la phrase en question dans le texte, et je dis soudain :
    - J'ai bien du mal à lire sans mes lunettes. Est-ce que je peux photocopier cette lettre sur votre fax en bas ? Je pourrais la lire plus tard.
    - Oui, bien sûr, marmonne Courtney tandis que son regard se fige. Lorsque je reviens à l'étage, Courtney est à genoux sur le sol, en train de feuilleter un carnet de téléphone. Le téléphone est posé à côté d'elle.
    - Pourriez-vous attendre en bas, Tom ?
    Quelques minutes plus tôt, elle se montrait très amicale ; à présent elle semble irritée.

    Voyage à Carnation

    Nous avions projeté un voyage à Carnation, où se trouve la résidence secondaire des Cobain. Eric Erlandson, le guitariste de Hole, était sensé nous accompagner mais avant de quitter la maison de Lake Washington, Courtney le prend à part. Eric quitta ensuite la maison au volant de sa caravane.
    Je dis alors :
    - Je croyais qu'Eric viendrait avec nous.
    - Il nous rejoindra là-bas, répond Courtney.
    C'est moi qui conduis Courtney à Carnation avec Kat Bjelland, le guitariste de Babes In Toyland, assis sur le siège arrière. Sur le chemin, elle maudit le "fils de pute" qui a révélé à l'Associated Press qu'elle avait a fait une overdose le 2 avril. Elle s'agite, et grogne :
    - Je vais trouver qui c'était, et poursuivre ce salaud en diffamation. Je peux prouver que j'étais à mon hôtel. On m'a vue là-bas. C'est un ramassis de mensonges.
    - Vous m'avez dit que c'est vous qui aviez lancé l'affaire ! dis-je.
    - Ah bon ?
    Et elle tourne la tête pour regarder le paysage.
    À deux reprises, Courtney demande que nous nous arrêtions pour manger un morceau. Puis, comme nous nous égarons, nous devons nous enquérir de la bonne direction auprès d'un fermier. Pourtant, Courtney s'est rendue dans la région à plusieurs reprises auparavant. Veut-elle nous faire prendre du retard ?
    Lorsque nous arrivons à la propriété, je remarque d'emblée deux bâtisses qui reflètent clairement les personnalités de Kurt et de Courtney. L'une est une vieille cabane meublée, l'autre une demeure toute neuve, inhabitée et vide.
    Nous entrons d'abord dans la vieille cabane. Courtney et Kat montent au grenier, et je reste au rez-de-chaussée pour jeter un coup d'oeil partout. Lorsqu'ils sont redescendus, Courtney tire un petit sac de tissu de la poche de son manteau :
    - Regardez, Tom. Kurt est venu ici ! dit-elle en tirant une seringue du sachet.
    N'importe quoi ! Kurt n'aurait jamais conservé une seringue dans un sac en tissu. Et pourquoi l'aurait-il laissée ici ? J'ai la vague impression que Courtney a apporté le sac avec elle.
    Quelques minutes plus tard, nous trouvons cinq rats morts dans les toilettes. ça fait un moment qu'ils se trouvent là, vu leur état. Il est évident que nul n'est venu à la cabane depuis fort longtemps !
    Dans la nouvelle maison, nous mettons la main sur un sac de couchage, des mégots de cigarettes, et des canettes de soda dispersées un peu partout. Courtney veut que nous rapportions ces objets avec nous. Elle dit qu'elle veut y faire relever les empreintes digitales. Je me demande pourquoi faire...
    Je remarque également que Eric ne vient pas nous rejoindre. Est-il venu, puis reparti avant notre arrivée ?
    Courtney change d'avis au sujet des empreintes après une conversation étrange que nous avons dans la voiture. Je mentionne que j'ai travaillé sur des moulages et que le plus étonnant est qu'on peut dupliquer les empreintes digitales. Courtney a subitement l'air découragé. Plus jamais elle ne suggérera de relever les empreintes digitales. Est-ce que cela faisait partie d'un plan pour me faire croire que Kurt s'était réfugié à Carnation après avoir quitté le centre de désintoxication de Los Angeles ?
    De ma voiture, Courtney appelle un détective de la brigade des stupéfiants, Antonio Terry. J'apprendrai plus tard qu'elle a eu fréquemment Terry au bout du fil depuis la fuite de Kurt. Le détective Terry était même cité dans le rapport de police établissant la disparition de Kurt, comme témoin potentiel.
    Retenez le nom de Terry. Il reviendra par la suite.
    À un moment donné, Courtney sort de la voiture, et j'entends le présentateur radio Paul Harvey évoquer une rumeur circulant sur l'existence d'un pacte de suicide entre Kurt et Courtney. Courtney faisait sans cesse courir des rumeurs de ce genre et généralement, elle accusait les uns et les autres de les avoir colportées. Je me demande alors s'il existe une corrélation entre ses overdoses de samedi soir et de jeudi matin. Pensait-elle, alors, que Kurt allait mourir samedi soir ? A-t-elle supposé, ensuite, que nous découvririons le corps jeudi matin ? A-t-elle essayé, en somme, de maquiller l'affaire en un "pacte de suicide" dans lequel elle aurait tenté de respecter son propre engagement ?

    Obstruction de l'enquête

    De retour à la maison, je dis à Courtney que je souhaite parler à Cali et à Dylan en même temps. Courtney réplique :
    - Cali est en désintox à El Paso, ou en Géorgie... Non, il est à Los Angeles avec des copains.
    Et elle crie à Éric :
    - Appelle Cali et dis-lui de prendre le premier avion pour rentrer.
    Dylan arrive pendant que je suis à la cuisine. Courtney l'emmène dans sa chambre à coucher et il n'en ressort que vingt minutes plus tard. Lorsqu'ils refont surface, il est clair que Dylan vient de se piquer à l'héroïne. En le questionnant, je remarque que ses réponses sont surfaites, comme s'il avait été préparé à notre entretien. Il ne peut tenir la tête très droite à cause de la drogue. Il ne rime à rien de poursuivre cet entretien.
    Je quitte la maison en demandant à Éric de m'appeler dès l'arrivée de Cali. Quelques heures plus tard, je parle de nouveau à Éric. Il me dit qu'après mon départ, Courtney a rappelé Cali pour lui dire que ce n'était pas la peine qu'il vienne à Seattle. Eric ajoute :
    - Je ne sais vraiment pas ce qui se passe ici !

    Samedi 16 avril

    Ben Klugman est venu à Seattle pour m'assister dans mon enquête. Nous retournons donc à la maison de Lake Washington pour parler à Courtney. La personne qui m'ouvre la porte m'informe que Courtney est au premier étage, en train de dormir. Je lui demande si Wendy, la mère de Kurt, est là. Elle dit que Wendy est au rez-de-chaussée. Je lui demande alors de prévenir Wendy de notre présence, et de solliciter un entretien avec elle. La dame s'en va, et revient deux minutes plus tard :
    - Wendy n'a rien à vous dire !
    L'électricien qui a découvert le corps de Kurt nous rejoint à notre hôtel. Il décrit la position du corps et du fusil. Il ajoute :
    - On aurait dit que Kurt sortait de chez le coiffeur ; ses cheveux étaient bien étalés et bien nets.
    Je sais bien que ce détail aurait pu jaillir diectement de l'imagination de ce type, mais je décide alors d'examiner les photographies de police.

    Examen des documents

    Je faxe avant tout plusieurs photocopies de documents (y compris la "note de suicide") à deux examinateurs de documents à Los Angeles. Les ayant étudiés, ils m'expliquent bientôt que c'est probablement Courtney qui a écrit la lettre laissée dans l'escalier, et pas Cali.
    Cette hypothèse n'est pourtant pas logique. Courtney était encore à Beverly Hills lorsque cette lettre apparut, comme par enchantement, sur les marches. Si les experts ont raison, tout porte à croire à une conspiration. Mais j'ai du mal à accepter leurs conclusions.

    Rencontre avec la police

    Je me rends au commissariat pour discuter avec le Sergent Cameron. Ensemble, nous évoquons les mobiles pouvant valider l'hypothèse d'un meurtre :
    - le suicide d'un conjoint rapporte plus que le divorce.
    - en cas de suicide, les ventes de disques de Kurt ne pouvaient que flamber et la carrière de Courtney décoller.
    Nous établissons la liste des incohérences et des contradictions dans les faits :
    - disparition d'une carte de crédit et retraits d'argent postérieurs à la mort de Kurt.
    - Courtney a ordonné à Dylan d'inspecter la serre, et il ne l'a pas fait.
    - la lettre retrouvée sur les escaliers signée par Cali n'a ni queue ni tête.
    - des doutes subsistent quant à l'écriture de la lettre de suicide (est-ce celle de Kurt ? ).
    - enfin, l'électricien est persuadé d'avoir aperçu la chevelure de Kurt soignée et peignée.

    Je demande alors à Cameron :
    - Pourquoi m'avoir dit que la porte était verrouillée de l'intérieur ? Le mécanisme du verrou est extrêmement simple. N'importe qui aurait pu tirer sur la porte après avoir fermé le loquet !
    - Il y avait un tabouret contre la porte, rétorque le sergent, un rien offusqué.
    Une fois encore, je suppose que la police a des preuves permettant d'affirmer que Kurt était seul.
    Lorsque je demande au Sergent de me laisser jeter un coup d'oeil sur les photos pour comprendre ce que l'électricien a cru voir, il répond :
    - Nous n'avons pas développé ces photos, et nous ne les développerons sans doute jamais. Nous ne développons pas les photos de suicides. Rien de ce que vous m'avez dit ne me semble convaincant. Pour moi, ça n'est rien d'autre qu'un suicide.

    Suite de l'enquête

    Je passe les quelques semaines qui suivent à tenter de déterminer si mes experts ont fait fausse route ou non. Au fil de mes propres examens, je conclus qu'ils se sont effectivement trompés. C'est bien Cali qui a écrit cette lettre retrouvée dans les escaliers à Lake Washington et pas Courtney.
    L'un des experts finit par admettre son erreur. L'autre reste ferme sur ses positions d'origine.
    J'appelle alors le détective Kirkland et lui fais savoir que les experts se sont trompés. Il ne comprend pas tout de suite la portée de cette erreur, parce que, depuis le début de l'enquête, il ne me prête aucune attention.
    Puis, je passe en revue des coupures de presse, et je les trouve toutes infestées de faux bruits. Un article décrit Courtney comme cloîtrée chez elle, prostrée, alors que je la sais déjà en Arizona, à Canyon Ranch, dans le lit de Billy Corgan, trois semaines après la mort de Kurt.

    COURTNEY LOVE SUR LA SELLETTE

    8 mai 1994

    J'envoie une lettre à Courtney pour l'informer de mes soupçons sur la mort de Kurt...

    Chère Courtney,
    Je suis sûr que vous savez depuis longtemps que mon enquête s'est révélée bien plus productive que vous ne pouviez le supposer au départ. Le but de cette lettre est de clarifier ma position quant à nos relations de travail à compter de ce jour.
    Vous vous souvenez certainement de notre petite expédition à Carnation, le jeudi 14 avril. J'ai mentionné en route que j'allais certainement exhumer de vieilles histoires qui ne vous plairaient pas. Je vous ai alors demandé si vous vouliez cependant que je continue de creuser. Kat, assis sur le siège arrière dit : "Oh oui, elle veut tout savoir". Vous avez vous-même répondu "Oui Tom, vous avez carte blanche. Je veux savoir tout ce qui s'est passé." Vos instructions étaient claires et, pendant les jours et les semaines qui suivirent, j'usai de ma "carte blanche".
    Tandis que l'enquête avançait, mes efforts pour accéder à la vérité me semblèrent délibérément freinés. En lisant quelques articles dans les journaux et les magazines, je découvris que les information transmises à la presse étaient souvent erronées ou délibérement trompeuses.
    Je pense que les circonstances qui entourent la mort de votre mari sont extrêmement suspectes. Mon enquête a mis au jour un certain nombre d'incohérences et de contradictions dans les faits rapportés. Je dois rendre compte de ce type d'éléments à la police. C'est pourquoi, le 15 avril dernier, j'en ai informé le sergent Cameron.
    Mon expérience m'a déjà appris que les policiers apprécient rarement l'intervention de détectives privés.
    J'ai décidé de continuer à travailler sur cette affaire, jusqu'à son dénouement, sans coût additionnel. Vous trouverez avec cette lettre une facture mentionnant les frais engagés jusqu'ici, et les dates des services rendus. Comme vous pouvez le voir, avant mon retour à Seattle, ces charges excédaient largement l'accompte que vous m'aviez versé. Néanmoins, considérez-vous comme quitte de cette facture.
    Dans ma quête de la vérité sur la mort de votre mari, votre coopération serait appréciée, mais non requise.
    Sincèrement,
    Tom Grant
    THE GRANT COMPANY

    Je m'attendais à une réponse furieuse de Courtney, or elle me répondit en me recrutant de nouveau, mais pour une toute autre affaire. Ce travail, vraiment fastidieux, était sans aucun rapport avec la mort de Kurt. Lorsque je me fus acquitté de cette tâche, il m'apparut clairement qu'elle se fichait des résultats.
    Par la suite, Courtney m'encouragea à plusieurs reprises à poursuivre mon enquête, tout en me mettant dans les roues autant de bâtons qu'elle le pouvait.
    Chaque fois que je discutais avec des amis proches de Courtney au sujet de la mort de Kurt, elle s'empressait de louer mes services pour me ralentir en me focalisant sur un autre travail. Il semblait qu'elle n'ait plus tellement le choix : une sainte colère venant d'elle me mettrait la puce à l'oreille, une rupture totale de contacts ne lui permettrait plus de surveiller l'avancée de mes recherches. Courtney a peut-être cru me soudoyer en m'employant à plusieurs reprises.
    Courtney se dit persuadée que Kurt était avec Katlin avant de mourir. Katlin est un revendeur de drogue, qui habite sur la colline du Capitole de Seattle.
    À mon bureau de Beverly Hills, Cali a affirmé qu'il avait vérifié la serre le dimanche, mais avait décidé de ne pas y retourner : "C'est seulement une pièce sale, sordide et minuscule", a-il dit. En fait, j'ai découvert que la serre est une pièce étendue, très propre. Elle mesure 40 m2 environ !
    Le 11 mai, dans le Seattle Times, Dylan déclara à un reporter qu'il ne se doutait pas de l'existence de la serre. "Je n'ai jamais su qu'une pièce supplémentaire était attenante à la maison." Une contradiction de plus : Dylan m'avait dit le contraire le jour où l'on avait découvert le cadavre de Kurt.
    Quelques semaines plus tard, Courtney a avoué qu'elle avait donné trente mille dollars à Cali pour suivre une cure de désintoxication dans l'est des États-Unis. Elle était furieuse parce qu'il avait emmené sa petite amie avec lui. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si, là encore, un cadeau n'achetait pas le silence d'un témoin précieux.

    COURTNEY LOVE

    Les journalistes ou les écrivains pourraient tenter de décrire ainsi la personnalité de Courtney Love : flamboyante, frivole, une vraie provocatrice. Mais Courtney sait faire usage de ses attributs de baby-doll, de ses paroles détonnantes et de son attitude choquante pour masquer ses problèmes psychologiques.
    En ma qualité de détective privé, en quête de réponses face à une mort inexpliquée, je suis capable d'envisager Courtney sous un angle complètement différent.
    Pour moi, Courtney est une femme extrêmement intelligente. C'est aussi une psychopathe et une opportuniste. Elle n'hésitera pas à se servir de qui bon lui semble pour servir ses ambitions de gloire et de fortune.
    Bien sûr, je ne suis pas psychologue, mais le déséquilibre mental de Courtney est tellement évident que je ne pense pas avoir besoin d'être diplômé pour identifier le problème
    La spécialité de Courtney, c'est ce don particulier qui lui permet de manipuler les hommes pour arriver à ses fins et assouvir ses besoins. Elle change de tempérament comme un caméléon. À la moindre critique, elle se fait passer pour une victime. Elle se complaît dans le rôle de la femme-enfant, tendre et vulnérable, tout en admettant ne pas être une sainte. Courtney sait pleurer sur commande. Elle abuse de ce talent pour attirer les sympathies.
    Courtney admet qu'elle est menteuse et opportuniste. Elle porte ces titres comme un étendard. En manoeuvrant ainsi, elle tire toujours son épingle du jeu. Ses débordements sont souvent excusés d'un haussement d'épaule.
    Qu'est ce qui se trame vraiment dans cet esprit chaotique ? Prêtez l'oreille aux paroles de Courtney. Lisez ses interviews avec soin. Elle se dévoile elle-même !

    Conversation téléphonique avec Tom Grant (3 avril 1994) :
    Dans mon entourage, les gens ont peur de moi, alors ne vous foutez pas de ma gueule !
    US Magazine (août 1994) :
    Kurt ? Génial, certainement, mais une rock star ? Kurt ? Non. J'étais sur le point de le surpasser. C'est pourquoi j'ai fini par me dire "Je ne suis pas sur Terre pour m'envoyer en l'air avec une rock star. Je suis là pour être une rock star."
    Rolling Stone (15 décembre 1994) :
    Mon ambition me garde en vie... et si vous croyez un seul instant que vous pourrez m'empêcher d'arriver là où je veux aller, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil.
    Extrait d'un courrier électronique destiné aux fans de Kurt Cobain (ils ont accusé Courtney d'exploiter la mort de son mari) :
    J'ai le feu aux fesses, alors, enculés, vous pouvez avoir une sacrée trouille !


    LA PRÉTENDUE NOTE DE SUICIDE

    Je me suis demandé si Kurt était bien l'auteur de ce texte. Cela m'a pris du temps pour en être sûr, mais je suis finalement certain que Kurt l'a effectivement rédigé.
    Je suis sûr qu'il a intégralement écrit cette lettre de sa main, quoique l'on puisse douter de l'authenticité de la dernière phrase. Après examen de la copie de la lettre, l'épaisseur du trait sur ce morceau de phrase me semble plus mince que le reste du texte. Ceci peut indiquer un changement de crayon ou de stylo, ou l'existence d'un scripteur différent.
    Plusieurs experts ont étudié l'écriture de cette lettre, et leurs opinions sur ces derniers mots varient. Pour ma part, cet ajout n'est pas un élément déterminant.
    Nous avons recueilli suffisamment d'indices qui indiquent que Kurt était sur le point de quitter Courtney. Les insultes et les critiques de sa femme étaient parvenues à le convaincre qu'il exerçait une influence néfaste sur sa propre fille.
    S'agissait-il, en tout cas, d'une lettre annonçant son suicide ? Au départ, je ne savais pas. Mais en repassant mes notes au crible, en étudiant l'affaire et en grapillant des informations tout en travaillant avec Courtney, je conclus qu'il s'agissait d'une simple lettre de Kurt, adressée à ses fans, leur expliquant pourquoi il comptait quitter l'industrie rock, et arrêter les tournées et les concerts.
    Lisez ce document attentivement. Cet homme tient beaucoup à ses fans. Il est capable d'affection envers eux. Certes, c'est un toxicomane, il a des tares, mais il semble tenir aux autres plus qu'à lui-même.
    Cette lettre reflète-t-elle l'image d'un père narcissique qui ne se soucie pas de sa fille ? A-t-il l'air de ne pas s'inquiéter des souvenirs qu'il lui laissera, des images de violence et de destruction physique que Frances associera toujours à son souvenir ?
    Ces observations constituent-elles des preuves suffisantes pour affirmer que Kurt Cobain ne s'est pas suicidé ? Non. C'est simplement pour que vous saisissiez mieux ce que Kurt pensait en rédigeant cette lettre.
    Certains journalistes prétendent que cette lettre n'a aucun sens. Ca, c'est parce qu'ils la lisent en pensant à un suicide. Une fois que l'on comprend qu'il ne s'agit que d'annoncer une retraite anticipée, cela coule de source.
    Imaginons un instant que Kurt soit vivant et en pleine forme. Son groupe s'est dissout, et lui-même a quitté Seattle. Tous ses concerts ont été annulés. À présent, relisons la lettre.
    Imaginons que Kurt l'a écrite pour expliquer certaines choses à ses fans. Tout s'éclaire !

    QUI EST BODDAH ?

    Dans un article publié il y a deux ans, Wendy O'Conner, la mère de Kurt, a raconté que dans son enfance Kurt avait un ami imaginaire appelé Boddah.
    D'après nos recherches, l'ajout du mot "prononcé" après le nom Boddah fait références aux croyances bouddhistes de Kurt Cobain. Pour les non-initiés, il semble que Kurt s'adresse à Dieu, mais en réalité, les mots signifient : "À tous les hommes éclairés."
    Cette théorie est certainement plus crédible que celle de l'ami d'enfance imaginaire : Cobain s'adresse à ses fans, ceux qui le comprennent, ceux qui sont "éclairés".
    Le plus important ici, c'est le corps de la lettre. Il nous apprend en tout cas à qui cette lettre ne s'adresse pas. Cette lettre n'appartient pas à Courtney Love. Elle a été rédigée à l'intention des fans de Kurt. Elle appartient aux fans de Kurt.
    Que veut dire Cobain en écrivant : Toutes les alertes données par les théoriciens du rock punk au fil des années, depuis ma première initiation à, disons, l'éthique qui accompagne l'indépendance et l'étreinte de votre communauté, se sont révélées réelles ?
    Je crois que Kurt a voulu expliquer qu'il avait été mis en garde contre l'appât du gain, la corruption et l'exploitation dans l'industrie rock.
    Que penser de la phrase à la fin de la lettre ? Je ne ressens plus de passion et, souvenez-vous en, mieux vaut se consumer que de s'affaiblir et disparaître.
    C'est ce qu'on dit généralement pour justifier une démission ou, dans le monde du spectacle, un adieu à la scène prématuré, en pleine gloire.
    Que disait-il en écrivant : "Je t'en prie Courtney, tiens bon, pour Frances, pour sa vie...." ?
    Lorsque j'étais avec Courtney au Peninsula Hotel, quelques jours avant que l'on découvre le cadavre de Kurt, elle me dit presque exactement la même chose : Il doit faire la tournée de Lollapalooza, au moins pour son bébé, pour Frances. Kurt, sans aucun doute, avait entendu cette rengaine auparavant. Il ne voulait plus de ce train de vie. L'argent lui importait peu, mais il savait que la gloire et le fric comptaient beaucoup pour Courtney.
    Même si Kurt souhaitait mettre un terme à son mariage, il aimait encore Courtney. Il s'en allait, mais il était prêt à la soutenir.

    Lors d'une interview qu'elle donna à David Fricke, du magazine Rolling Stone, Courtney répondit à une question à propos de la prétendue note de "suicide" retrouvée près du cadavre de Kurt.

    David Fricke : Est ce que, selon vous la lettre de suicide de Kurt a vraiment un sens ?

    Courtney Love : Il m'a écrit une autre lettre, plus longue, différente de la note de suicide. Je l'ai mise dans un coffre-fort. Je la montrerai sans doute à Frances, un jour. L'écriture est vraiment dégueulasse. Ca dit : Tu sais que je t'aime, que j'aime Frances, et que je suis désolé. Je t'en prie, ne me suis pas. La lettre est longue parce qu'il se répète sans arrêt : Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis désolé. Je serai là, je te protégerai, je ne sais pas où je vais, je ne peux pas rester ici plus longtemps.

    Il y avait donc une autre lettre ! Pourquoi n'en avait-elle rien dit à personne auparavant ?
    Le 19 janvier 1995, Courtney et moi avons discuté au téléphone pendant près d'une heure, à ce sujet.

    Tom Grant : Qu'en est-il de cette autre lettre ? Celle dont vous avez mentionné l'existence dans Rolling Stone...
    Courney Love : C'est plutôt une lettre personelle, pas une explication de son suicide. C'est comme, ça ressemble plus à, enfin c'était dans une enveloppe cachetée, et c'était, ben, adressé rien qu'à moi, et on dirait qu'il l'avait écrite en désintox.
    - Où l'avez-vous trouvée ?
    - Dans ma chambre, sous mes coussins.
    - Sous vos coussins ?
    - Ouais, et je n'en ai pas parlé mais Rosemary et moi, on en a parlé au Sergent Cameron.
    - Ah oui...
    - Je la lui ai montrée...
    - Il n'y a qu'un problème avec cette lettre, Courtney...
    - Quoi ?
    - J'ai regardé sous vos oreillers.
    - Et...
    - J'ai même regardé, avec vous, sous votre matelas.
    - Elle était bien là pourtant.
    - J'ai trouvé le Rohypnol sous le matelas. Cette lettre n'a jamais été derrière vos oreillers.
    - Mais si, Tom... et je l'ai montrée au sergent Cameron, et il peut le prouver. Je la possède. Je vous la montrerai. Quoi que vous... si vous voulez vraiment la voir.
    - Oui, j'aimerais vraiment y jeter un coup d'oeil. Mais ce que je vous dis, c'est que la lettre n'était pas dans votre lit la veille du jour où l'on a découvert le corps, ni la veille de la veille. Parce que, vous pourrez vérifiez avec Dylan, nous avons soulevé les coussins. Nous cherchions de la drogue. Nous avons même retourné les matelas. C'est là qu'était dissimulé le Rohypnol. Il n'y avait pas de lettre dans une enveloppe cachetée.
    - Elle était bien... bien... elle était dans une.... une... une longue enveloppe, une enveloppe blanche, cachetée. Mon nom était dessus, et c'était vraiment l'écriture de Kurt, et la lettre était sous mes coussins.
    - Bon, d'accord.
    - J'ai un tas de coussins sur ce lit, elle était bien là.
    - Bon, puisque vous le dites !

    Courtney a-t-elle révélé l'existence de cette "autre" lettre à Rosemary Carroll ?
    C'est plus qu'improbable. En tout cas, elle ne l'a pas fait avant plusieurs mois. Au début de mon enquête, Rosemary complétait mes informations en ce qui concernait l'implication de Courtney dans la mort de Kurt. Elle m'aurait parlé de cette "autre lettre" si elle avait été tenue au courant.
    Courtney l'a-t-elle vraiment montrée au Sergent Cameron ? Je n'en sais rien. Mais si tel était le cas, elle aurait dû figurer comme pièce à conviction dans les registres de la police. Le fait qu'elle n'y soit pas indique que Courtney ment, ou que la police a délibérément choisi de couvrir l'information.

    Résumons-nous. Il y avait deux lettres. L'une d'elles expliquait à ses fans ses raisons de quitter la scène. L'autre, adressée à sa femme, annonçait la séparation du couple. Ni l'une ni l'autre n'étaient suicidaire !
    L'une de ces lettres fut sciemment cachée au public, alors que Courtney faisait semblant de m'encourager dans mon enquête sur le meurtre de Kurt.
    Pourquoi avoir caché cette seconde lettre ? Parce que, lorsqu'on les assemble, la deuxième lettre prouve sans aucun doute possible que la première n'était pas une lettre de suicide !


    EN LIGNE :
    SEAN MC GILL, JOURNALISTE

    TIRER PROFIT DE COBAIN

    Je ne l'aurais jamais cru si je ne l'avais vu de mes propres yeux : Jerry Harrison, le père de Courtney Love, assis aux côtés d'une brochette d'éditorialistes de la presse à scandale dans l'émission télévisée de Geraldo. Bien entendu, je l'avais déjà aperçu lorsque les tabloïds lui couraient derrière comme des mouches à miel après le suicide de Kurt. Il avait l'air plutôt courtois, prêt à répondre aux questions portant sur la manière dont sa fille supportait la disparition de Cobain. Un an plus tard, il rejoint les rangs de ceux qui exploitent à des fins personnelles la mémoire de Kurt.
    Permettez-moi de dire, toutefois, que cet article ne vise pas toutes les personnes qui ont souillé la mémoire de Cobain. Je n'ai pas pour but de crier au sacrilège. Cobain a lui-même suffisamment sali sa réputation alors qu'il était encore en vie. De plus, je ne l'ai jamais considéré comme un génie de la musique. Mais il n'y a rien de mieux que la mort pour vous faire passer du stade de la rock star à celui d'idole.
    Avant la disparition d'Elvis, tout ce que les gens savaient de Priscilla Presley est qu'elle était le premier amour du King, et qu'il l'avait épousée. Après sa mort, elle est devenue actrice - cherchant désespérément à se dissocier de feu son époux, tout en conservant son nom. Idem pour Lisa Marie Presley, qui aurait pu épouser un pauvre hère du Bronx, mais préféra Michael Jackson et passe en prime time à la télévision.
    Jimi Hendrix et Jim Morrison survivent sur des tee-shirts, des posters, et d'innombrables remaniements de leurs albums. Il y a aussi mon coup préféré : quand une vedette mythique disparaît, on retrouve toujours, une ou plusieurs années après sa mort, des bandes miraculeusement restées inédites jusqu'alors ! Mais du moins leur exploitation post-mortem n'est-elle pas l'oeuvre de leurs proches.
    Que quelqu'un porte un tee-shirt avec l'effigie de Cobain en souvenir de sa musique ne me gêne pas. C'est le capitalisme en action. Il y a une demande de produits, les fournisseurs y répondent et empochent des millions au passage. Mais lorsque je ne peux pas allumer la télévision sans qu'apparaisse à l'écran Courtney Love, alors là, ça m'ennuie ! Que des étrangers essayent d'exploiter la mort de quelqu'un, soit. Mais pas sa veuve !
    Avant que Courtney épouse Kurt, Hole n'était qu'un petit groupe de gonzesses révolutionnaires, que l'on confondait souvent avec les L7 ou Babes in Toyland. Même pendant le temps de leur mariage, Courtney était toujours accompagnée de Kurt, et si on lui posait dix questions en interview, la moitié portait sur son mari. Mais aujourd'hui, elle est omniprésente, on la voit dans toutes les soirées, accoutrée comme une figure de cauchemar.
    À son actif, nous dirons qu'elle est restée fidèle à ce qu'elle était il y a dix-huit mois. Elle est toujours provocante, a des démélés occasionnels avec la drogue, et mène sa vie comme elle l'a toujours fait. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui, ça intéresse les gens. Si elle a l'air fatigué sur scène, c'est à cause de son chagrin ou des pilules qu'elle prend, et Rolling Stone nous en fait un compte-rendu détaillé.
    Je sais que la faute revient en partie à la profession. Courtney Love est le sujet le plus en vogue dans le monde rock actuel, et les medias ne peuvent l'occulter puisque ils ont l'assurance d'en tirer quelque chose qui vaut la peine d'être mis sous presse. Après tout, c'est bien la veuve de Kurt Cobain !
    Et c'est tout ce que Courtney est réellement : la veuve de Kurt Cobain. En dehors des récompenses attribuées à son album Live through This, et de la couverture médiatique qu'elle suscite, son existence n'a jamais vraiment interpellé grand monde. Love, son père et Hole ne doivent leur notoriété qu'à Cobain, et je crois qu'ils devraient le reconnaître ou se taire. Arrêtez de nous prendre pour des andouilles. Drew Barrymore, l'ex-petite fille qui jouait dans E.T., sort actuellement avec le bassiste de Hole. Si elle se tue, Hole deviendra le groupe de rock le plus célèbre du monde.






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